
Comment bien choisir son élevage ?
Quand on cherche à adopter un chiot, il peut être difficile de s'y retrouver parmi tous les élevages existants et de rester objectif face à certains pièges marketing. Quels sont les critères importants à prendre en compte ? Afin d’écrire cet article au mieux, il m’a tenu à cœur de vous interroger afin de répondre à cette question en profondeur. Que vous soyez professionnel du chien ou particulier, je vous remercie chaleureusement d’avoir participé à l’élaboration de ce contenu <3.
Julie Desury - Loup'stic éducation canine
1/26/202513 min lire


Un bon éleveur peut mettre un point d’honneur à informer et guider les futurs adoptants. Grâce à internet, il peut partager des photos et vidéos du quotidien de ses chiens, de leurs conditions de vie et de l’évolution des chiots, offrant ainsi un aperçu de son travail. Cette transparence peut être rassurante, mais il est important de ne pas juger un élevage uniquement sur sa présence en ligne et à sa communauté…
📷 La communication et l’image de l’élevage
Approfondir ses recherches
Site web, réseaux sociaux… Une belle vitrine en ligne ne garantit pas forcément un travail rigoureux en coulisses. Il est donc essentiel de croiser les informations : ne pas se fier uniquement aux publications et rechercher des avis d’anciens adoptants, d’autres professionnels du monde canin ou encore contacter et peut-être visiter l’élevage si cela est possible pour se faire sa propre opinion.
Absence de communication digitale : ne pas juger hâtivement
Tous les éleveurs ne communiquent pas de la même manière : certains sont très actifs sur les réseaux sociaux, tandis que d’autres préfèrent consacrer leur temps aux chiens et à leur vie personnelle plutôt qu’à la publication de contenu. L’absence de communication digitale ne signifie donc pas un manque de sérieux, mais elle peut rendre plus difficile l’obtention d’informations. Dans ce cas, les visites et les échanges directs avec l’éleveur sont d’autant plus importants.
Disponibilité de l’éleveur
Enfin, quel que soit son mode de communication, un bon éleveur reste néanmoins disponible pour répondre aux questions des futurs adoptants sur son élevage. Son discours devrait être passionné et professionnel par rapport à la race, ses chiens et ses chiots. Son objectif lors de la prise d’information ne doit en aucun cas être de forcer à la vente : il veille d’abord à s’assurer que le mode de vie des familles qui voudraient adopter correspond bien aux chiots qu’il fait naître afin de favoriser une cohabitation harmonieuse sur le long terme. Dans le cas contraire, il devra d’abord penser au bien être de ses chiots et ne pas hésiter à refuser la vente.
Élevage No Ookami


🐾 Le bien-être des chiens
Afin de garantir la bonne santé physique et mentale des chiots, il est important que l’élevage prenne à cœur le bien être des chiens reproducteurs. C’est un élément fondamental, ils devraient avoir une vie stimulante et confortable avec des interactions sociales intégrées dans la vie quotidienne de l’éleveur. Les chiens doivent aussi avoir une dépense physique et mentale de qualité, ainsi qu’une bonne alimentation et tous les soins nécessaires.
Le nombre de chiens sur l’élevage doit donc être raisonnable afin de permettre un suivi individuel adapté à leurs besoins primaires et sociaux.
Un environnement sain et naturel
L’élevage doit être propre, sain et organisé, mais attention, si l’environnement semble “trop” parfait en apparence ! Si tout paraît lisse et aseptisé, notamment à l’extérieur, il est légitime de se demander si les chiens ont réellement accès aux espaces de détente. Un bon élevage doit respirer la vie, avec des signes d’une présence canine réelle. Les chiens ne doivent donc pas être confinés en box de manière excessive et doivent pouvoir exprimer des comportements naturels. Ils doivent avoir accès à des espaces extérieurs, comme des parcs ou des jardins, pour leur permettre de s’épanouir et de profiter d’un environnement sain et stimulant.
respecter les besoins de la mère
L’environnement de vie, la qualité des soins et l’équilibre émotionnel des reproductrices influencent directement la portée, notamment à travers l’épigénétique : le stress chronique, la malnutrition ou encore le manque d’activité physique peuvent avoir un impact durable sur le développement des chiots avant même leur naissance.
Les chiennes reproductrices doivent avoir un nombre limité de portées au cours de leur vie, idéalement il faut laisser un cycle de chaleur pour que la chienne puisse récupérer entre chaque gestation. Une femelle ne devrait donc pas avoir plus d’une portée par an, certains éleveurs préconisent même une portée tous les deux ans.
L’âge de mise à la retraite doit également être respecté pour préserver leur santé.
Quand les petits sont nés la mère doit pouvoir prendre du recul lorsqu'elle en a besoin, sans être contrainte à allaiter si elle n’est plus en mesure de le supporter.
Élevage No Ookami


🧬 Sélection des reproducteurs
Le choix des reproducteurs est crucial pour garantir la santé et le bien-être des chiots. Cela ne se limite pas à l'apparence physique, mais inclut aussi des critères de santé, de comportement, et de diversité génétique. Un éleveur responsable doit se baser sur des critères rigoureux pour maintenir des lignées équilibrées et renforcer la qualité des générations futures.
Tests de santé et génétique : Un enjeu crucial
Les tests de santé et génétiques sont une étape primordiale avant la reproduction. Ces analyses permettent de s’assurer que les reproducteurs ne transmettront pas de maladies graves à leur descendance.
Dépistage des maladies génétiques : Des maladies comme la dysplasie des hanches et des coudes, ainsi que des troubles cardiaques, oculaires ou neurologiques, peuvent être transmises par les géniteurs. Il est donc essentiel d’effectuer des tests vétérinaires pour écarter les porteurs de maladies génétiques.
Radios et examens spécifiques : Pour les races prédisposées à des problèmes orthopédiques (comme la dysplasie de la hanche), des radiographies sont indispensables pour évaluer les risques et éviter les accouplements problématiques.
Tests ADN : Ils permettent d’identifier des tares génétiques invisibles et d’adapter les mariages en conséquence, réduisant ainsi le risque de transmission de maladies récessives.
💡Pour les chiens loups hors races reconnues par la FCI, l’affiliation ADN est essentielle pour prouver la parentalité et la pureté génétique, afin d'éviter tout malentendu quant à leur statut hybride et garantir la légalité de leur détention en cas de contrôle.
L’importance du COI (Coefficient de Consanguinité)
Le COI est un outil statistique qui permet d’évaluer la consanguinité dans un pedigree. Il est essentiel pour prévenir la propagation de maladies génétiques récessives et pour assurer la santé à long terme des chiots.
Pourquoi est-ce important ? Un COI trop élevé peut entraîner une augmentation des risques de maladies génétiques récessives, d'affaiblissement du système immunitaire, de troubles comportementaux et de diminution de la longévité des individus. En réduisant le COI, l’éleveur favorise une meilleure diversité génétique, gage de santé et de robustesse.
Comment est-il calculé ? Le COI se calcule en fonction des ancêtres des reproducteurs. Un taux inférieur à 6-8% est généralement conseillé pour minimiser les effets négatifs de la consanguinité. Des outils en ligne et des bases de données spécialisées permettent aux éleveurs de calculer le COI et d'optimiser leurs mariages.
Sélection sur le tempérament et les aptitudes
Un bon éleveur sélectionne ses reproducteurs en prenant en compte leur caractère et leur capacité à transmettre des traits favorables à leur descendance.
Équilibre émotionnel : Un tempérament stable et équilibré est primordial pour éviter que des traits négatifs comme l'anxiété ou l'agressivité ne soient transmis. Les reproducteurs doivent être bien dans leur peau et avoir une bonne gestion des émotions pour assurer des chiots équilibrés.
Capacités au travail et instincts naturels : Les reproducteurs doivent avoir des aptitudes naturelles qui correspondent aux besoins de la race (garde, travail, chasse, troupeau, etc.). Un éleveur attentif veille à préserver ces compétences tout en évitant les mariages inadaptés qui pourraient altérer les capacités ou entraîner des problèmes comportementaux.
Sabar Djebli


🏡 Transparence et relation avec les adoptants
Un bon éleveur ne se contente pas de vendre un chiot, il accompagne les futurs adoptants avant, pendant et après l’adoption pour s’assurer du bien-être de ses chiots et de leur bonne intégration dans leur nouvelle famille.
L’éleveur doit être capable de reconnaître les tempéraments de ses chiots et de guider les adoptants vers un choix adapté à leur mode de vie et à leurs attentes (compagnie, travail, sport, etc.). Certains éleveurs prennent même la décision finale du placement des chiots en fonction de ces critères, plutôt que de laisser les adoptants choisir sur simple photo.
Il doit être disponible pour répondre aux questions des familles intéressées, par téléphone ou par mail, et encourager des visites avant adoption, en particulier pour les races sensibles, afin de faciliter une transition en douceur. Une transparence sur les conditions d’élevage, le comportement des parents et les méthodes utilisées est essentielle.
avant l'adoption
après l'adoption
L’implication de l’éleveur ne s’arrête pas au départ du chiot. Un bon élevage reste disponible pour accompagner les adoptants en cas de besoin, que ce soit pour des conseils éducatifs, des questionnements sur le comportement ou des aspects de santé. Certains éleveurs travaillent en partenariat avec des éducateurs canins afin d’offrir un suivi adapté.
Un éleveur sérieux garde contact avec ses adoptants et suit l’évolution de ses chiots. La possibilité de revoir les portées précédentes, de recevoir des nouvelles et de maintenir un lien via des échanges de photos ou de vidéos est un bon indicateur de cet engagement.
Enfin, un éleveur responsable s’assure que ses chiots partent dans de bonnes conditions. Il pose des questions aux adoptants sur leur mode de vie et leur expérience, et prévoit des solutions en cas de problème, comme la reprise du chiot en cas d’incompatibilité ou la possibilité d’aider à son replacement.
Élevage No Ookami


🏡 réglementation et conformité
Avant d’adopter un chiot, il est essentiel de vérifier que l’éleveur est en règle sur plusieurs points :
Numéro de SIREN : Un élevage doit être déclaré et tout particulier vendant un chiot dont il détient la mère est considéré comme éleveur. Il doit être soumis en conséquence à l’ensemble des obligations déclaratives, sanitaires et de formation des professionnels.
Toutefois, l'éleveur qui déclare ses animaux au LOF et qui remplit les 3 conditions suivantes n'est pas obligé d'être immatriculé au répertoire Sirene :Il produit uniquement des chiens de race inscrits au LOF
Et il ne vend pas plus d'une portée de chiots par an et par foyer fiscal
Et il déclare au LOF toutes les portées issues des chiens qu'il détient et chaque portée a un numéro spécifique.
Formation : L’éleveur doit avoir suivi une formation officielle ou certificat de capacité sur la gestion d’un élevage et le bien-être animal, telle que l’ACACED, un bac pro etc…
LOF : Pour tout chiot vendu comme chien de race il doit également être affilié à un organisme officiel garantissant une sélection conforme aux standards de la race, comme le LOF, la SCC, la FCI ou l’UKC selon le pays. L’éleveur doit remettre un certificat de naissance (également appelé Pedigree Provisoire) si le chien est encore jeune ou s’il n’a pas encore passé l’examen de confirmation. Dans le cas d’un chien adulte ayant été confirmé, le Pedigree définitif doit être fourni à l’acquéreur.
Identification : Tous les chiots doivent être identifiés (puce électronique ou tatouage) avant leur départ et l’éleveur doit fournir la carte i-CAD
Le certificat vétérinaire doit être établi avant la cession et au plus proche de la date de départ du chiot. Ce document atteste de l’état de santé de l’animal au moment de l’examen. S’il s’agit d’un chien potentiellement concerné par la catégorisation, le certificat précisera son statut. Si le chiot est trop jeune pour être catégorisé ou qu’un doute subsiste quant à son appartenance à la 1ère ou 2ᵉ catégorie, la mention "indéterminé" devra être indiquée. Dans ce cas, une évaluation officielle (diagnose vétérinaire) sera obligatoire avant son premier anniversaire.
Attestation ou contrat de vente : L’éleveur doit remettre à l’acquéreur une attestation de vente ou une facture, signée par les deux parties, mentionnant toutes les informations essentielles à la transaction. Ce document doit inclure les coordonnées complètes du vendeur et de l’acheteur, ainsi que la raison sociale de l’élevage si applicable. Il doit également préciser une description détaillée du chiot, incluant son nom, sexe, couleur et variété, ainsi que son numéro d’identification (puce électronique ou tatouage). Si le chiot est inscrit au LOF, son numéro d’enregistrement ou le numéro de déclaration de portée doivent être indiqués, ainsi que les noms et numéros LOF de ses parents. Le document doit mentionner le prix de vente TTC, le mode de règlement, ainsi que les dates de la vente et de la remise du chiot aux adoptants. Les garanties légales et les recours possibles doivent être clairement spécifiés, ainsi que les éventuels engagements supplémentaires pris par l’éleveur en faveur du chiot et de ses futurs propriétaires. Enfin, une liste des documents remis à l’acquéreur lors de la cession doit être annexée, et les coordonnées du médiateur de la consommation auquel l’éleveur est affilié doivent être mentionnées.
Le certificat d’engagement et de connaissance : Depuis le 1er octobre 2022, tout futur adoptant doit le signer au moins 7 jours avant l’acquisition du chiot. Ce document vise à informer et sensibiliser l’acheteur sur les besoins spécifiques du chien, les obligations légales liées à son identification, ainsi que les coûts et responsabilités qu’implique son adoption tout au long de sa vie. L’adoptant doit également y inscrire une mention manuscrite, attestant de son engagement à "respecter les besoins de l’animal".
Le sevrage est strictement réglementé, et un chiot ne peut quitter son élevage avant 8 semaines révolues, voire plus si l’éleveur estime que cela est nécessaire pour son bon développement.
Élevage des Loups d'Akairo


✅ conclusion
Choisir un élevage ne se résume pas à un coup de cœur sur une photo ou une promesse bien tournée. Il s’agit d’un acte réfléchi, qui engage sur plus d’une décennie. En prenant le temps d’observer, de poser les bonnes questions et de se renseigner en profondeur, on participe activement au bien-être animal. Un bon éleveur ne cherche pas à vendre à tout prix : il construit, avec ses chiens et les futurs adoptants, une relation de confiance basée sur la transparence, la bienveillance et le respect mutuel.
En faisant le choix d’un élevage éthique et responsable, on soutient une vision du chien comme un être vivant à part entière, avec ses besoins émotionnels, physiques et sociaux. C’est aussi poser une pierre à l’édifice d’un monde canin plus respectueux, plus sain, et plus durable.
Sabar Djebli





🐶 Socialisation et développement des chiots
La période de socialisation est cruciale dans le développement du chiot. Un bon élevage met en place un travail sérieux et progressif pour préparer les chiots à leur future vie en famille, tout en veillant à limiter les risques sanitaires liés aux contacts extérieurs.
Manipulation et contact humain : Les chiots doivent être manipulés quotidiennement pour s’habituer au contact humain et aux soins de base (brossage, examen des oreilles, des dents, des pattes, etc.). Certains éleveurs appliquent même le protocole ENS (Early Neurological Stimulation) qui consiste à réaliser une série de manipulations précoces entre le 3ᵉ et le 16ᵉ jour de vie. Cela vise à stimuler le système nerveux des chiots par de légers stress contrôlés (changement de position, contact avec une surface froide, stimulation tactile). Ces exercices auraient pour effet d’améliorer la résistance au stress, d’optimiser le développement neurologique et de renforcer les capacités d’apprentissage du chiot.
Habituation aux bruits et stimuli variés : Certains utilisent des bandes sons en fond, mais l’idéal est de confronter les chiots à des sons réels du quotidien : aspirateur, télévision, portes qui claquent, objets qui tombent, voitures, etc. Cette exposition progressive permet d'éviter les réactions de peur à l’âge adulte.
Exploration et enrichissement sensoriel : Un bon élevage propose aux chiots différents types de surfaces (herbe, gravier, carrelage, tapis, etc.), divers objets à découvrir (tunnels, balles, jeux interactifs) et met en place une aire d’éveil sensorielle pour stimuler leur curiosité et développer leur assurance.
Interactions avec d’autres chiens et espèces : Les chiots doivent pouvoir interagir avec leur mère, leur fratrie et, si possible, d'autres chiens adultes bien codés. Certaines races ou types de chiens (comme les chiens loups) peuvent aussi bénéficier d’une mise en contact progressive avec d’autres espèces (chats, chevaux, etc.), dans un cadre sécurisé.
Encadrement des interactions humaines : L’éleveur doit veiller à ce que les chiots rencontrent différents profils de personnes (enfants, adultes, personnes âgées) tout en respectant leur seuil de tolérance et en évitant toute sur-stimulation.
Accompagnement au détachement : Une séparation progressive de la mère est essentielle pour éviter une dépendance excessive tout en assurant un bon équilibre émotionnel. La mère doit pouvoir gérer librement la proximité avec ses chiots.
Premiers apprentissages : Certains éleveurs initient les chiots à la propreté, au port de la laisse et aux premiers signaux de base (rappel, assis, etc.), ce qui facilite leur intégration dans leur nouvelle famille.
Équilibre entre socialisation et précautions sanitaires : Tout au long de cette période d’ouverture au monde, l’éleveur doit aussi être vigilant aux risques de contamination. Certaines maladies comme la parvovirose, la giardiose ou d’autres infections peuvent être contractées via des contacts extérieurs ou des visites trop fréquentes. Il est donc essentiel de trouver un équilibre entre l’exposition aux nouveaux stimuli et la protection de la santé des chiots. Un bon éleveur met en place des protocoles d’hygiène stricts (désinfection des surfaces, gestion des visites, sorties sécurisées) pour limiter ces risques tout en garantissant un bon développement comportemental.
Un élevage sérieux assure donc une socialisation complète et progressive tout en maintenant un cadre sanitaire sécurisé pour donner aux chiots toutes les clés d’une bonne adaptation à leur futur environnement.
Élevage des Loups d'Akairo